La place de la femme dans les entreprises

Chaque année à l’approche du 8 mars, journée de la Femme, les médias s’interrogent sur la place de la femme dans les entreprises. Et de nouveau, nous constatons les inégalités qui ne se réduisent pas vraiment ainsi que les statistiques françaises qui ne font que traduire le machisme ancré de notre culture à dominante latine.

Dans les plus bas salaires les femmes sont largement majoritaires, et très minoritaires pour les plus hauts salaires. Sans oublier les discriminations multiples qu’elles subissent en particulier celles que subissent les femmes enceintes.

Pourtant lorsque les femmes participent à l’encadrement et à la direction des entreprises les performances s’en trouvent améliorées grâce à leur supériorité dans le leadership (source McKinsley), leur assiduité et leur réalisme.

La France fait figure de mauvais élève européen…

La parité hommes-femmes dans les conseils d’administration des entreprises est un indicateur de l’accès et de l’influence sur le pouvoir économique des femmes. Certes aujourd’hui avec 9 à 10% de femmes dans les conseils d’administration, la France fait figure de mauvais élève européen et est loin derrière la Norvège (41%), la Suède (27%) et la Finlande (20%).

Pour y remédier le gouvernement a déposé une loi qui imposera en six ans un quota de 40% de femmes dans les conseils d’administration des sociétés cotées. Les opposants affirment que c’est un pari impossible.

Mais faut-il attendre que de la loi change la composition des conseils d’administration et que cela influence les comportements dans les entreprises  pour commencer à agir ?

Certes la loi est nécessaire pour encadrer et fixer un objectif à dépasser. Mais à elle seule, elle ne changera pas les comportements si dans le même temps rien n’est fait pour changer les mentalités au quotidien. Les lois qui dérangent ont beaucoup de mal à s’imposer, il suffit de penser à celle sur l’avortement, sur l’emploi des handicapés.

L’entreprise doit remettre en question ses valeurs…

L’évolution passe par une prise de conscience dans les entreprises des bénéfices à promouvoir la mixité au sein de l’ensemble des métiers et des équipes. Le travail en équipe mixte hommes-femmes, du fait d’approches très différentes, permet l’augmentation de la créativité, une meilleure prise en compte de la dimension relationnelle, l’amélioration des caractéristiques opérationnelles, une meilleure appréciation des risques…

Pour  mettre en marche cette évolution,  l’entreprise doit remettre en question un certain nombre de ses valeurs et de ses croyances mais aussi revoir la manière dont elle contrôle son personnel, en particulier la culture du temps, valorisation du temps passé au travail, qui devrait être substitué par la culture du résultat. Cette remise en question permet d’aborder différemment les contraintes qui pèsent la plus part du temps sur les femmes et de les redistribuer plus aisément au sein des familles.  En effet, l’évolution des conditions de travail permettant l’accès à des postes de responsabilités pour les femmes et un meilleur équilibre de leur vie familiale avec leur vie professionnelle  va bénéficier à l’ensemble de la société à commencer par les hommes qui seront amenés à abandonner leur focalisation sur le temps de travail.

Dans cette évolution l’entreprise se trouve confrontée à la prise en compte de l’équilibre travail-autres activités et pour bénéficier d’une meilleure capacité et efficacité au travail doit élargir son cercle d’organisation à ce qui peut favoriser le travail des femmes à des postes de responsabilités.

L’entreprise a devant elle un vaste programme et devra prendre en charge les moyens de conduire en son sein cette évolution en détectant les freins à cette mixité non seulement au niveau de ses valeurs, mais de son organisation, de ses procédures et processus internes mais aussi en influençant les acteurs économiques et éducatifs qui l’entourent.

Les hommes vont résister…

La réussite va demander de la constance devant les obstacles et les défenses catégorielles. Les hommes vont d’abord résister et utiliser leur esprit de compétition pour conserver leurs acquis tant sur le plan professionnel que familial. La naissance d’une réelle coopération hommes-femmes bénéfiques aux deux sera longue à émerger, elle ne viendra qu’avec l’acceptation de l’abandon de la compétition pour gagner la partie au détriment de l’autre sexe.

Un accompagnement pour créer une coopération…

Pour conduire ces évolutions en surmontant les résistances, l’entreprise devrait évoluer vers un accompagnement de l’entreprise dans sa démarche de redéfinition de son fonctionnement  et un accompagnement individualisé des personnes à haut potentiel  femmes et hommes afin de créer l’émergence d’une nouveau schéma culturel dans lequel les talents de chacun sont valorisés et reconnus permettant une coopération créatrice de richesse.